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Etape 16: Au hasard à Denpasar

  • elo-diem
  • 15 oct. 2015
  • 3 min de lecture

Étape 16 : Au hasard à Denpasar

Mardi 18 août 2015

Réveillée encore à 5h, je me lève à nouveau pour regarder le beau spectacle du soleil puis mettre mes boules quies pour continuer ma nuit. Tout le camp part pour Ubud à 8h mais comme je l'ai déjà fait et que le trip coûte un bras, je me suis dit que j'allais me faire mon programme solo. Je me suis fait un petit déjeuner dans la cuisine avec ce que j'avais acheté hier, je me fais encore observer pour mon trempage viscéral de tartine dans cappuccino instantané. C'est étrange de partager le matin avec des étrangers et cette idée me fait sourire. En attendant le taxi, je me suis écroulée dans le hamac pour lire "La fée carabine" de Daniel Pennac.

Les tchèques sont montés avec moi dans le taxi, on a pu partager les frais, mais eux s'arrêtaient à Kuta pour essayer le surf. J'ai continué jusqu'à la capitale.

Le marché de Pasar Badung est sur trois étages, un pour les légumes, les poissons et la viande, un pour les épices et un pour les vêtements. Je me balade en tongue en guettant les cafards et les rats. Les odeurs sont dingues, je ne croise pas de touristes. Je m'arrête dix minutes regarder une femme casser de la glace avec un maillet, puis une autre broyer de la noix de coco. Les hommes et les femmes ici se partagent très équitablement le travail. Une locale choisit et commande pour moi un MIE KATSUN, puis, partage le repas avec moi sur un banc en bois. Elle fini par me laisser là avec mes nouilles et mes boules de viandes, à observer tout le monde s’activer nerveusement.

J'ai cru comprendre qu'il y avait un centre d'art un peu en dehors de la ville, j'en ai marre des taxis alors je me dis (peut-être un peu naïvement) que je vais le faire à pieds. Je n’ai pas de carte, rien, que le nom de l'endroit. Très vite le brouhaha m'agresse alors je mets mes écouteurs. C'est parfait.

Il y a une cérémonie de dingue pour un enterrement, je film tout discrètement avec ma caméra. Il fait beau. Je m’éloigne du centre de plus en plus, on me sourit. Je demande mon chemin régulièrement, on peut avoir confiance en un indonésien, j'ai confiance en eux. J'ai chaud. J'ai été trop loin et mes tongues commencent à me faire mal aux pieds, ça fait plus d'une heure et demi que je marche.

Je fini par trouver le centre. Je ne comprends pas trop car il y a des stands militaires partout. Je m'aventure dans des amphithéâtres monstrueux, je suis toute seule. J'entends du bruit, c'était un concours de connaissance inter scolaire, je m'incruste et m'assoie discrètement dans les gradins au milieu des parents d'élèves.

Lorsque je sors, je tombe sur un autre spectacle : un groupe de garçon répète leur chorégraphie de danse traditionnelle. C'est juste sublime, c'est coordonné, ça ressemble parfois à une sorte de combat, le prof est fier de me voir regarder ses élèves, et les élèves eux aussi me font des grands signes, ils veulent que je m'assoie. Ce que je fais. Presqu'une heure, sans jamais m'ennuyer.

Je dois retourner dans le centre, alors, je mets des pansements à mes orteils et marche un peu plus doucement. J'avais donné rendez-vous à Olivier le français rencontré sur le bateau pour Lombok près du Musée national alors je m'y rends. En face il y a un grand parc, les jeunes font du skate, du foot, les enfants mettent des cerfs-volants dans le ciel, les femmes vendent de la nourriture sur le côté et les hommes jouent aux échecs sur les bancs.

J'avais envie de lire mon livre alors je me suis assise près d'eux. J'avais pris le soin de couvrir mes épaules avant, pour ne pas trop me faire remarquer, j'ouvre mon livre et plonge dedans l'air de rien. Je fini par lever la tête pour voir où la partie en est, bon, bah je suis repérée, un des joueurs me fait des signes agressifs du visage, je reste ferme sans broncher, les autres se mettent à rire. Pour ne pas m'avouer vaincue je me force à finir mon chapitre avant de m'en aller.

J'avoue avoir lu plus vite que d'habitude.

Le soleil se couche et je n'ai pas de nouvelles des autres. Je me suis assise par terre. A cette heure à Denpasar tout le monde sort courir autour du parc, mais attention, c'est du footing balinais : en tongue ou pieds nus.

Je n'ai jamais retrouvé mes amis et j'ai peiné à trouver un taxi pour rentrer. Mais j'ai discuté longtemps avec un local très charmant. J'avais froid, faim et j'étais morte de fatigue. Un petit échec qui se fait rapidement étouffer par toutes les belles images de la journée.

 
 
 

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