Etape 17: Un joyeux bordel
- elo-diem
- 15 oct. 2015
- 3 min de lecture
Étape 17 : Un joyeux bordel
Mercredi 19 août 2015
Si on devait nommer une Reine pour le pays des paumées, ce serait moi.
6h20 comme d'habitude je me réveille avec le soleil, on devient pote tous lui et moi et il me manque à Bali le soir alors le matin c'est un peu notre rencard à tous les deux.
On devait partir à 7h avec Francesco (un italien rencontré au camp) pour une session surf avant que les vagues soient trop importantes, mais la flemme nous envahit. Johanna se lève et je lui dis que je les rejoindrais ce midi pour manger avec eux.
Impossible de me rendormir, à 8h je me résigne à aller me laver.
Je prends mon scooter avec son porte planche (qui a déjà mis deux poubelles à terre). Je vais au moka café, je prends les œufs bénédicte. Je lis mon livre tranquillement, en prenant le temps de fumer une cigarette quand me vient une idée : si j'allais au magasin rip curl que j'ai repéré hier sur la route du retour, avant le déjeuner, j'ai le temps.
Je charge la carte, pose mon tél dans le scooter, vais mettre deux bouteilles de carburant et c'est là que tout devient compliqué.
J'ai roulé une demi-heure, je vois parking de moto alors j'y vais. Je m'aventure donc dans ce que je pensais être un centre commercial... Je passe par un second parking assez glauque, je plonge entre les portes vitrées... C'est un aéroport. Je me fais de la peine et je me mets à rire toute seule. Maintenant que je suis là, autant visite. Il est gigantesque, si propre qu'on pourrait y manger par terre ! Il n'y a que des étrangers, je fais un peu tâche avec mes pansements aux pieds, mon sarouel et ma gueule noire de pollution.
Au bout de 20 minutes de marche au bord de la nationale, je me dis que peut-être ce serait mieux d'aller chercher mon scooter. Je me répète en silence « pourquoi je n’ai pas été surfer ? ».
Je me suis perdue jusqu'à KUTA (vous ne le savez pas mais c'est super loin). J'ai arpenté tous les magasins de surf que j'ai trouvé, à en écarquiller les yeux devant les prix avec trois zéros. Puis c'était déjà l'heure de manger une Bintag (bière locale). Il était déjà 14h, j’avais foutu en l'air ma journée mais j’avais le sourire.
J'ai été dans un salon, je pourrais écrire des heures sur la présence des hommes, la douceur des balinaises ou tout ce qu'on peut faire à un pied pour le rendre beau.
Passé ce long moment d'observation, je me dirige vers la plage. Je prends une glace et m'assieds sur le sable. Je vois au loin un attroupement énorme et je me dis "soit quelqu'un s'est noyé, soit il y a un dauphin échoué»... Au bout d'un certain temps, je trouve ça quand même très curieux, tout le monde va chercher son appareil photo. "Bordel mais c'est quoi", j'y vais d'un pas nonchalant... Et là...
Je m'arrête net. 30 bébés tortues, en train d'essayer avec leurs petites nageoires d'atteindre la mer. Je fonds, littéralement. La sensation que j'ai, me brûle. J'ai l'impression pour la première fois de ma vie de pouvoir mourir en paix, j'ai un sourire qui ne se détache pas du visage et sûrement plein d'eau dans les yeux. Je cherche par reflex quelqu'un du regard pour lui dire "tu as vu ? C’est magnifique" mais je ne trouve personne alors je plonge à nouveau mon regard sur les bébés tortues, émue, en silence.
Je suis rentrée le cœur léger, la tête dans les nuages à en frôler un grave accident de scooter. J'avais hâte de raconter aux autres ce que j'avais vu.
Nous avons passé une superbe soirée tous ensemble à regarder Into the wild en tchèque.
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