Etape 23: Les raies mantas et les dauphins

Étape 23 : Les raies mantas et les dauphins

Mardi 25 août 2015

Avec Jo nous avons passé une nuit agitée, nous nous levons avec les oiseaux et ça me rappelle la rentrée des classes. Quand Sylvie nous prenait en photo Emeline, Mélanie et moi, dans le jardin, pour immortaliser le moment.

Ce matin ça sent la rentrée mais je suis avec Jo sur une île indonésienne. Nous devons faire nos sacs et aller prendre un bateau pour faire du snorkeling sur trois baies différentes. La tête dans l'oreiller, les orteils dans les tongues nous marchons d'un pas lourd sur le sable encore frais. Je suis complètement apeurée par les photos des raies que Julian m’a montrées hier : elles font 5 mètres de long et sont toutes noires.

La surprise c'est que l'on monte dans un bateau araignée typique, le pêcheur n'est qu'autre que notre "prof" de plongée. Il me donne deux palmes qui ne vont pas ensemble, c'est du 38 et je fais du 40, peu importe. 4 italiens et 3 allemands avec nous sur le bateau.

40 minutes de traversée pour atteindre la Manta bay. Malheureusement, le soleil dort encore et le vent est venu le remplacer.

Je laisse les autres aller dans l'eau et je reste avec les deux italiennes, une véritable lâche. Au-delà du fait que j'ai peur, c'est quand même honnêtement, assez dangereux. Les vagues sont immenses, on est entourés de bateaux et de rochers. Il n'y a personne pour me dire "tout va bien ma grande, c'est sécur', viens !", il y a juste le pêcheur (qui ne sait même pas nager), mes deux palmes de couleur différente, l'eau et moi.

Les autres ne voient pas de raies, alors j'attends. Je tente quand même un acte de bravoure : je mets ma tête avec mon masque dans l’eau : je ne vois rien, il fait un noir absolu. Jo est épuisée et remonte sur le bateau, elle n'a rien vu et moi non plus.

Je me dis « bon au prochain spot, c'est bon j'y vais, ça va là bordel j'ai 22 ans, je suis une grande fille et... » Monsieur, pourquoi il y a un aileron qui dépasse de l’eau ? Pourquoi il est très droit ? Monsieur pourquoi il y a un aileron ? Puis deux, puis trois, puis plein! Mon dieu, ce sont des dauphins ! Ils foncent sur le bateau. Je suis tellement émue… Tout le monde saute sur les appareils photos. Je reste immobile. Ma caméra est dans la pochette, qui est dans le sac, qui est rangé dans la cage au-dessus du pêcheur. Si je bouge, je prends le risque de tout rater. Alors, c'est avec mes yeux que j'ai tout photographié, clic, clic, clic…

La prochaine baie est plus calme et près de la plage, alors cette fois j'y vais. Je plonge avec mon attirail de tortue ninja, au milieu de centaines de poissons multicolores de toutes les formes, de toutes les tailles. Les coraux étaient splendides, je voyais les plongeurs au fond avec leurs bouteilles d'oxygène.

Plus aucun bruit. Sauf, celui de ma respiration dans le tuba. Une eau turquoise et tout un peuple coloré sous mes pieds. Je suis restée comme ça longtemps... J'étais seule et heureuse.

Après 3 heures de traversée et quelques coups de soleils, nous rentrons. Nous poussons le bateau jusqu'au rivage. Nous avons une heure top chrono avec Jo pour rejoindre le bateau pour Sanur. Trois spring rolls et une douche plus tard et nous sommes en route.

Sur un nouveau bateau je murmure « au revoir Nusa Lebongan ».

Nous sommes de retour à Bingin. Sur le chemin, on croise Tiago.