Etape 33: La coca con los caballos

Mercredi 13 janvier 2016

Debout 8h! Et pas de chance il pleut un petit peu. Après le petit déj on va à la gare routière pour acheter nos billets de bus Salta - San Pedro de la Catama. Puis direction le centre pour cette fois prendre le funiculaire, franchement sans neige en dessous on a vraiment plus l'impression qu’on va s'écraser sévère si ça lâche. Mais pas d'encombres, avec nous dans la cabine une Argentine de 21 ans qui monte travailler, elle a déjà deux enfants.. Et ça la fait bien marrer de nous voir flipper.

En haut, panorama magnifique, on rencontre Juliette 4 ans et son papa, ils sont très contents de voir des français, ils parcourent le monde pour trouver un endroit où vivre. On en conclu avec les filles un mélodrame familiale façon “la vie est belle” où la mère est décédée et le père emmène son enfant en aventure, elle était si éveillée cette petite puce.

Nous redescendons à pieds 👣 par des escaliers, une heure et quelque de marche, il pleut des trombes, nous sommes trempées, on craint un peu pour notre asado (barbecue argentin) et notre programme hippique.

Nous rentrons retrouver Christian, Jean Pierre et sa femme. Nous prenons deux taxis différents et nous nous enfoncons dans la pampa. Les routes sont complètement inondées, quand il pleut ici, c'est pas pour rire !

Nous arrivons dans un refuge, avec des chevaux, des bénévoles, une grande table bien garnie, des bungalows, un beau jardin et une maison. Sans trop savoir ce qu'il nous attend, les hôtes argentins font cuire de la viande, ça sent bon, je parle un peu anglais avec une bénévole (croyez moi bien, je peux littéralement péter un câble et venir bosser dans ce petit paradis pendant quelques mois).

Un autre bénévole me manipule le pouce pour essayer de le soigner, mon attèle n'a pas pu sécher et je lui explique que j'ai mal depuis longtemps. En deux secondes je suis totalement relax et à deux doigts de m’endormir. On nous sert du délicieux vin rouge un peu sucré, un mélange de Porto et sangria, la bénévole me dit que son principal boulot est de faire en sorte que mon verre ne soit jamais vide, ça pour un boulot ! Christian souligne le fait que j'ai les mêmes goûts que mon père, sans blague?

On se met à table, deux français (un couple) ont tout plaqué pour voyager ici, me donnent des plans pour le Chili, ils nous invite à les rejoindre à l'observatoire à San Pedro, meilleur spot au monde parait-il. Avec Lola nous avons réservé une tente là bas pour dormir et nous iront voir les étoiles ✨ pour sûr.

Le repas commence, Christian me raconte ses voyages, les discussions fusent, ainsi que les morceaux de viandes, le vin, les patatas, c'est un festin à rendre Jésus et ses apôtres jaloux. Jean Pierre nous propose des feuilles de coca et nous explique comment faire, à but purement digestif bien sûr, nous mettons quelques feuilles entre nos dents et notre joue pour le reste de l'après midi. Le repas se finit dans l’euphorie et mon pantalon s'ouvre pour laisser place à mon estomac. Le lomo a eu ma peau.

Ce qui va suivre est totalement vrai: Jean Pierre a fait une croix dans la cendre et la pluie s'est arrêtée (je vous disais pour jésus). Nous avons pu grimper sur nos montures, la mienne c'est niato, un gourmand comme moi et qui gualope bon Dieu! (peut être comme moi j’en sais rien) Avec lola et nos quelques galop en poche on s'éclate, les autres timides aux débuts ont fini par en faire aussi un petit peu, même le gros flemmard cheval de Yasmina! Quelle liberté au milieu de ces champs de tabac, ces fleuves asséchés, et ces chevaux sauvages. C'était indescriptible et cette nature.. Le sourire sur le visage de Lola vaut de l'or.

Pas une goûte de pluie pendant deux heures, je bichonne Niato, et tous les chevaux sont lâchés, ils connaissent le chemin et galopent jusqu'au champ.

Croyez le ou non, ensuite, il s'est remis à pleuvoir.

J'ai dormi sur le retour, trop d'émotions pour une seule journée, être un Django Argentin c'est fatiguant vous savez.

Nous avons été loué une voiture, toute neuve, une chevrolet pour deux jours (1700 pesos). Parce que demain on va arpenter les routes! On a discuté dans le salon avec de la bière, en programmant nos prochains jours. J'ai veillé jusque tard sur mes photos, avant de m’endormir à dos de cheval argentin.

Hasta la felicidad para siempre.

Muchas gracias Christian.