Etape 40: A la recherche de pikachu
- elo-diem
- 23 janv. 2016
- 4 min de lecture

Mercredi 20 janvier 2016
La nuit à 4300 mètres d’altitude a été très compliquée pour moi. Faut dire c'est pas simple aussi avec deux Chiliennes qui parlent espagnol à voix haute à 3h, bouffent des cracottes à 3h30 et prennent des médicaments à 4h. Je me réveillais essoufflée et assoiffée, j'ai eu des maux de tête à se frapper contre un mur.
Après un petit café et des pancakes au dulce de leche ça allait déjà mieux. On a été se balader tous les quatres au bord de la laguna colorada dans la fraîcheur du matin vers 7h. Il a plu hier alors il y avait un petit côté irlandais. On a traversé en marchant tranquillement, parce que les inspirations sont difficiles.
C'est parti, nous montons dans notre jeep pour la deuxième journée des merveilles. Nous roulons à travers le désert une bonne demi heure avant de s'arrêter, voir des cailloux célèbres, bon, perso les gros cailloux dans le désert c'est pas ce qui me transcende le plus, alors comme je me sens un peu mieux je grimpe dessus, deux efforts plus tard je suis assise en train de reprendre mon souffle, c'est l'échec.

On prends quelques photos et on se moque des chiliennes qui ont pourris ma nuit. On continu vers un petit village avec une lagune sublime, elle est bleu et verte. Avec Lola on va discuter un peu avec la française qui est toute seule puis on remonte avec René notre driveur qui nous emmène loin des tables à touriste pour le lunch.
En bas d'une montagne de pierre, une table se dresse. Dans ces roches des petits lapins à queue enroulées se cachent, nous raconte René, alors je grimpe. Il fait super chaud, et je monte sans regarder où je vais en essayant de les apercevoir entre les pierres. Puis j’en aperçois un, il est tout en haut. Je continu longtemps comme ça, je ne sais pas pourquoi j'avais envie de le voir de près.. Je suis à 5 mètres à peine de lui, il est beau, tout droit sur une pierre il regarde en face de lui, serein.
Une pierre roule sous mes pieds, il m'a vu, il part en courant. Quand je me retourne, je comprends que je suis montée assez haut, je ne vois même plus la jeep en bas. C'est juste magnifique. Je m'assois pour reprendre mon souffle.
Je reste là haut quelques minutes à regarder l'énorme volcan à gauche, la lagune en face et le désert partout, en me répétant qu'à 22 ans j'en aurais vu des trucs et que je suis vraiment chanceuse de pouvoir faire ce genre de choses. Il y avait un silence de malade, celui que nous ne connaissons plus, celui qui est total, avec le vent qui crit dans les oreilles.
Puis je fini par me dire que je vais me taper une insolation si je ne redescends pas pronto, car je n'ai ni eau, ni chapeau, ni crème solaire.
René a préparé le pique nique, c'est une salade trop bonne. Petit fou rire quand on voit une Chilienne expliquer un truc à Flo avec des pierres et qu’on imagine son discours de fin du monde, en fait, ça fait deux jours qu’elles nous répètent l’altitude à laquelle on va (alors qu'on préfère ne pas trop savoir), qu'elles nous disent qu'il faut surtout pas trop manger, ni boire du café ect… et elles prennent des médocs dès qu'elles remontent dans la jeep, à base de gouttes pour les yeux et tout le bordel. Alors faut bien qu'on se moque un peu de l’apocalypse.
On roule jusqu'à un volcan encore en activité, je m'allonge sur une pierre et m'endors. La meuf qui s'en fout de ouf! On repasse par l'immense lagune où j'essaye d'écrire en regardant les flamants roses. Nous avons ensuite traversé le Salar de chiguana, c'était sublime. On a continué ensuite à travers un désert parsemé de quinoa, de cactus et de bigognes avant d'atteindre notre hôtel fait en sel.

C'est méga cute, pour la première fois avec Lola on a un lit pour nous deux et je suis bien contente, l'eau chaude et l'électricité fonctionne à 18h30, Lola me dit que c'est bon et on court pour se doucher, comme tous les autres d'ailleurs, ça faisait un peu colonie de vacances. Un bien fou cette douche, on prend un petit temps pour nous avec de la musique puis c'est l'heure du soupé.
En attendant on a fait une partie de trou du cul (cartes) tous les quatre et la Chilienne a interdit à Lola de prendre de l'eau avant que René soit là sinon une certaine déesse n'allait pas est contente, OK, donc là concrètement on atteint des sommets de n'importe quoi!
On mange notre petite soupe et le poulet à la moutarde pendant que la cuisine bolivienne prends feu. Apparemment c'est normal il faisait cuire un truc, mais bon, yavait de la fumée dans toute la salle quand même, des flammes énorme et des enfants à l'intérieur. On est tellement crevée qu’on file au lit.
J'avais bien sûr tenu le discours “trop bien dans le désert y’a pas d'insectes”, et là grosse araignée dans la chambre, je tape timidement à la porte de Flo et Thom. Wonderwoman Flo nous a sauvé la vie.
Malgré l’epuisement la nuit fut courte et agitée.

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