Etape 41: Le Salar et la grève de la mort
- elo-diem
- 27 janv. 2016
- 3 min de lecture

Jeudi 21 janvier 2016
On se lève à 4h du matin, frontale au visage, on plie bagage. Il fait nuit noire et nous sommes dans la jeep, il fait très froid dehors quand nous descendons. Et ça y est nos chaussures de randonnées arpentent le sel d’uyuni. Il y a toujours ce silence dont je parle si souvent, c'est plat à des kilomètres.
Les couleurs arrivent et timidement le soleil nous rejoint de ce côté de l’hémisphère. Vous vous posez peut être la question suivante “mais qu'est ce qu’un désert de sel?”, au lit les enfants, maman Elou va vous raconter une histoire:
Il y a des millions d'années, en Bolivie, là où vous marchez actuellement il y avait en fait de l'eau, celle de l'océan Pacifique. Lors d'un tremblement de Terre dû à l'atterrissage trop rapide de Eliot le dragon, deux plaques terrestres ce sont cognées l’une contre l'autre, ce qui donna naissance à la Cordillère des Andes (tout le monde fait “ouaaaah”). Suite à ça l'eau, séparée de sa mer(e) s'est retrouvée bloquée entre les montagnes. Pour l'aider, son pote, le soleil, la absorbée et puis la laissé s'échapper avec sa copine la pluie. Laissant ainsi une étendue stupéfiante de sel, et ce, sur huit mètres de profondeur. Les petites veines que l’on aperçoit sur le sel n'est qu'autre qu'un miracle uniforme de la nature que l'on appelle cristallisation..

Après un quart d'heure, voir une demi heure de tourisme affriolant à base de photos chinoises, nous nous en allons. On s'arrête au musée du sel qui n'est qu'autre qu’un préau, de sel, avec des statuts, de sel et une famille bolivienne. Nous allons ensuite dans un village pour un marché touristique puis finissons par le cimetière des trains, très impressionnant! Ça fait western à mort, le bon, la brute et le truand, obligée de capturer ça en noir et blanc. Le cimetière c'est un bon mot pour décrire cet endroit car tout est resté là, posé, vide, mort et pourtant ça a dû avoir une putain d'histoire.


Nous arrivons à Uyuni, un conseil, ne vous y attardez pas, ça n'a pas beaucoup d'intérêt. Nous mangeons notre dernier lunch avec nos chiliennes “queee lindooo”. Puis j'écris un mot de love pour René que j'accroche dans l'agence avec les autres.
Aujourd'hui en Bolivie il y a la grève de transport (pensée à tous les parisiens bloqués dans le RER D). Les Boliviens se soulèvent car le nouveau gouverneur de la région ne veut pas leur vendre des terres pour vivre.
Alors les Boliviens bloquent les routes avec des gros camions et des pierres et ce sur une très longue distance, notamment celle qu’empruntent les bus qui vont à Potosí.
Nous allons à Potosí.
Un taxi nous dépose au lieu de blocage. Nous levons la tête vers la montagne, il faut aller de l'autre côté. Il fait très chaud, mon sac fait 17 Kilos, le vent est de face.
On commence, un pied après l'autre, des boliviennes marchent aussi avec leurs enfants. Mon sac me coupe la respiration, les autres avancent plus vite que moi. Au bout d'une demi heure, j'ai la tête qui tourne, je me dis que si je tombe ils sont trop loin pour entendre. Je suis exténuée du Salar, de l'altitude..
Je me retourne pour regarder la distance parcourue derrière moi et mon chapeau s'envole.. Je fonds en larme. J'entends sur ma gauche des pas rapides, oh mon dieu ! C'est Flo ! Elle court, elle vole et elle rattrape mon chapeau bon Dieu de merde. Alors je pleurs encore plus, parce que je trouve ça trop beau. Elle me fait un câlin, me prends le petit sac, la main et avance.
Je me remets de mes émotions et marche en silence, Flo me force à parler sur les côtes les plus difficiles. Quand on arrive enfin en haut de la montagne c'est Lola qui elle, traçait devant depuis le début, craque. On se serre les coudes, on boit et on descend.
Une bolivienne et un couple de hongrois rencontré plus bas attendent sur le bord de la route. Apparemment le bus devrait arriver ici. Nous n'avons pas de tickets et pas d'autres plans qu'attendre. Les autres paniquent un peu et moi je remercie mon corps d'avoir accepté tant d'efforts.
Une heure plus tard le bus arrive, 4 h sans s'arrêter, le soleil se couche sur des paysages hors du commun. Je me mets de la musique et je craque une nouvelle fois en me demandant ce que je viens chercher ici… pourquoi je fais ça ? Est ce que ça vaut vraiment le coup?
Gros chagrin..
Je suis au bout du rouleau à l'arrivée de Potosí. Nous mangeons avec le couple croisé au hasard et la fatigue me porte le dernier coup de grâce, achevant ma douleur musculaire

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