Etape 46: De Sucre hasta Salta

Mercredi 27 et Jeudi 28 janvier 2016

Dernière journée à Sucrée, nous allons visiter le grand marché puis nous préparons nos sacs, je me douche chez Thom et Flo et c'est l'heure de partir. On dit nos premiers aux revoirs douloureux, on recommence l'aventure à deux, fini les parents grougrou et grougroutes.

Mais j'avais envie de me remettre en mouvement, il ne faut pas trop rester au même endroit, il faut rencontrer de nouvelles personnes, encore et encore et encore. C'est pourquoi nous nous retrouvons de nuit dans un bus bondé de monde, on est quatre touristes, le reste ce sont des Boliviens, des tables, des chaises, des sacs... Notre bus c'est un peu le sac de Marie Poppins quoi.

On avait un peu peur après tout ce qu'on nous avait raconté sur les transports nocturnes ici. Au final tout s'est à peu près bien passé. Les toilettes étaient HS alors c'était très dur pour ma minuscule vessie et on a pas beaucoup dormi, voir pas du tout. On avait payé pour aller à Tupiza, arrivées là bas, à 5h du mat on a prit la décision de continuer, sans rien dire en vérifiant que nos sacs restaient dans le bus. Les grosses filoutes quoi.

Arrivées au levé du soleil à Vilazon on met nos sacs sur le dos, on se partage le sac d'une locale et on avance avec elle jusqu'à la frontière (je l'avais vu pleurer avec son fils dans les bras au départ). Nous changeons de l'argent et nous avançons encore.

La file pour la douane se trouvait sur un pont, aller et retour, dans un sens puis dans l'autre. Il faisait déjà chaud et Lola était toute blanche. 2 heures et une chute de tension plus tard, ça y est on passe cette putain de frontière (Bolivie/Argentine). Au dessus de nous sur un autre pont les contrebandiers font passer de la nourriture et au loin là bas des gens passent la frontière à travers la rivière. On est dans l'ambiance.

On marche encore jusqu'au terminal de bus, on essaye de trouver les meilleurs prix, on a presque rien mangé depuis hier midi alors je pars avec nos 30 pesos à la recherche de vivres (la meuf tourne un film sur la famine dans sa tête).

C'est reparti, roulez jeunesse ! Salta ma belle on arrive! On pu, on est affamée on est crevée mais on arrive! Prépare toi!

On est là Salta !

On marche jusqu'à notre ancienne auberge, on pose même pas nos sacs que je demande déjà où sont mes baskets roses, mes zapatatas de deportes ! Le petit loulou nous reconnaît, mais pas de baskets. On part chercher de l'argent pour payer nos nuits et ça y est on se détend un petit peu, il y a un festival dans le centre, on entend la musique et Lola me dit “j'aime bien cette ville”, moi aussi je l'aime bien.

On se pose un peu à l'auberge, nous avons la chambre pour nous deux et on est contente. On se douche puis on sort pour la dernière étape de survie: manger. On se pose sur la place, un Burger pour Lola une pizza 4 quesos pour moi. Une petite fille vient chercher nos restes qu'elle met dans un sac plastique, sûrement pour elle et sa famille.

On rentre le pas lourd et les yeux qui piquent pour une nuit bien méritée.

Le bilan de la Bolivie: Il y a beaucoup d'amoureux, partout, les Boliviens ça roucoulent, sur des marches, dans les parcs, ça s'embrassent ça se touchent. En tant que touristes on se prend quand même beaucoup de bombes à eau dans la gueule. Il y a des gros orages, plein de grèves et de révoltes. Je sais pas trop si les Boliviens nous aiment bien. Thomas est très mauvais joueur au trou du cul mais adore les glaces et la bouffe mexicaine. Il y a des français partout. Les caïpi à kulture Berlin en happy hour c'est 27 bs les deux (3,5 euros) et elles sont bonnes. Il y a le plus grand désert de sel et la plus haute ville du monde. Les femmes ont toutes deux nattes noires. C'est coloré la Bolivie, c'est pauvre aussi. La Bolivie ça a un peu pousser nos limites physiques et morales et ça on ne l'oubliera pas. Je n'oublierai pas. La Bolivie me laisse curieuse, un peu septique et très fatiguée mais la Bolivie me laisse grandit.