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Etape 49: La part du Colibri

  • elo-diem
  • 10 févr. 2016
  • 2 min de lecture

Dimanche 31 janvier 2016

Je me réveille et vais boire du maté dans le jardin de Ceci, je vois pour la première fois des colibris.

Un feu dévastateur se déclenche sur la terre, qui se propage à grande vitesse de village en village, de forêt en forêt… Les hommes courent, s’empressent. Dans le ciel, un petit colibri se met en mouvement. Il vole de feuille en feuille, très haut, à la recherche de la moindre goutte d’eau. Dès qu’il en saisit une, au creux d’une feuille ou d’une souche, il la met dans son bec et va la projeter sur le feu. Et le manège recommence, le petit colibri est toujours plus rapide et concentré sur sa tâche. Un homme qui l’aperçoit lui demande “Colibri que fais-tu? Tu vois bien qu’à toi tout seul, tu n’éteindras pas le feu!” Le petit colibri s'arrête, le regarde et lui répond “oui mais au moins, je fais ma part”

On quitte la famille d’André les bras pleins de cadeaux et le coeur plein d'amour. Nous revoilà sur le bord de la route, on va entamer la partie la plus difficile, pendant 15 minutes par moment pas une voiture ne passe.

Les camions vont forcément dans notre direction alors on saute, on fait des grands signes, on crit “poooor favooor”. C'est Herbert qui nous accepte, pour 100 km. Il nous met mal à l'aise, nous demande combien d'argent on a sur nous, combien coûte le portable de Lola, si on a des bombes lacrymo… Il confond même parfois ma jambe et le levier de vitesse. J'essaye d'avoir le visage détendu pour Lola et je glisse discrètement la main dans mon sac pour prendre mon opinel JUSTE AU CAS OÙ. Il fini par nous raconter sa dépression quand il est rentré chez lui et que sa femme couchait avec un autre homme. Bonne ambiance en somme.

Nous descendons entières et avec tout notre argent. Nous sommes au niveau d’un barrage de policiers, ils arrêtent les voitures. La deuxième qui se fait contrôler vient s'arrêter jusqu'à nous. C'est Ricardo et Alexandro, qui, d'apparence ressemblent à des petits ouesh argentins. Mais ils vont jusqu'à Corrientes ! Alors tant pis pour les apparences on s'entasse dans la Renault.

Et c'est là que tout le WTF commence, ils allaient jusqu'à Iguazú (notre destination finale) et ils étaient fatigués alors ils ont décidé eux aussi de s'arrêter à Corrientes une nuit, on leur a donc demandé timidement si on pouvait rester avec eux jusque là bas. Ils acceptent et on partage une chambre miteuse.

Ils ne sont pas très bavards, c'est toujours étrange de partager des lieux de vie avec de parfaits inconnus. Nous ne comprenons presque jamais ce qu'ils veulent faire, on se retrouve donc dans un super marché à acheter de l'alcool sans savoir vraiment pourquoi. S'en suit une heure de recherche de banque pour nous, sans qu'aucun d’eux ne se plaignent, râlent, soufflent. Ils sont silencieux. On mange pour la première fois de la journée, il est 22h, il fait chaud.

On commande des bières en espérant leur décrocher un sourire, on leur offre le repas pour les remercier. Puis on se balade près de la mer, tout le monde ouvre le coffre de sa voiture et met la musique à fond, les couples s'embrassent sans respirer.

 
 
 

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