Etape 73: Le Mercado, Neruda et le pot de départ
- elo-diem
- 20 mars 2016
- 2 min de lecture

Mardi 8 mars 2016
Je me suis réveillée en me disant que j'allais aller acheter du pain pour me faire d'énormes tartines au beurre ET au dulce de leche, je mets un short, des tongues, je traîne les pieds jusqu'à la porte, regarde dans la cuisine et souris… Michel en avait déjà acheté. J'ai pris tout mon temps puis j'ai rejoins Gabriel à la station de métro, on a rejoint Michel à la sortie des cours.
Ils m'ont emmené au mercado central. On entre dans un grand hall, comme celui d'une gare, mais à l'intérieur il a des centaines de poissons l'oeil inactif sur de la glace pilée, plein de table de restaurant, des chats gourmands, des rabatteurs de touriste. Au milieu de ce joyeux bordel une fontaine. On s'assoit, les bébés coquilles saint Jacques au parmesan en entrée m'ont bien plu, mais la soupe de poisson était en fait une soupe de viande et j'ai moins aimé.

On a encore essayé de me faire prononcer “law” correctement, depuis bien longtemps tout le monde pense que je suis “student in low” j'ai un petit problème de prononciation.
Après ça, nous sommes allé visiter la maison de Pablo Neruda, la deuxième qui se trouve dans le quartier de Bellavista. J'ai essayé d'expliquer au mec de l'entrée que si tous les hommes sont mortels et que Socrate est un homme alors Socrate est mortel: je suis étudiante et je suis au Chili alors je suis une étudiante internationale, je veux payer le prix étudiant! Il a pas aimé mon argumentation et j'ai payé 6000 pesos, voilà, voilà.


Neruda, ta maison est encore une fois sublime, bien que je préfère celle de Valparaiso, et c'était fort d'imaginer Mathilde ici, essayant de reconstruire ton souvenir. J'ai hâte de voir ta troisième demeure. Et apparemment tu en aurais eu une en Normandie aussi ? (Papy Mamie votre nouvelle mission, me trouver l'adresse).


Nous sommes rentrés car j'avais ma machine à faire et ensuite une petite soirée de “départ” était organisée pour mon “dernier” soir. La machine m'a amusé parce que je suis restée à regarder mon linge tourner en imaginant toutes les scènes de films ou de clips américains avec des acteurs dans les laveries qui tombent amoureux.
Je soupçonne une conspiration pour le choix du bar communiste, la photo de Neruda, celle de Pinochet gribouillée de rouge, un journal en guise de menu. On était une petite dizaine, j'étais assez touchée par le nombre de personne autour de la table. On a partagé des tapas puis un sandwich “le Michelle” avec PB. Mon Gabriel est tout bourré et mon Michel pas content que je critique encore le Chili sur l’écologie. Je parle avec Lalo, il y a aussi David, le sarcastique qui veut aller danser la Salsa.
J'ai beaucoup aimé ce moment, j'ai beaucoup aimé ces personnages et j'ai beaucoup aimé Santiago.
Je repousse l'heure d'aller dormir, j'étais drôlement inspirée ce soir là, j'ai pas mal écrit. Je crois que de nouvelles amitiés sont nées et je crois que je reviendrai à Santiago. J'ouvre la fenêtre, regarde une dernière fois cette rue, avec cet arbre au milieu, ce balcon, cette chambre.
Le sac est fermée, la page se tourne.
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