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Etape 79: L'ascension du volcan Villarica

  • elo-diem
  • 2 avr. 2016
  • 4 min de lecture

Lundi 14 février 2016

Ce matin, je comprends alors pourquoi tous les enfants sont heureux: ils sont ignorants ! Et moi à 5h30 du mat quand j'étais heureuse d'aller faire l’ascension du Villarrica j'étais une ignorante petite fille! Il fait nuit, les guides arrivent pour nous équiper, c'est pas de la rigolade, il faut quand même savoir que c'est le volcan le plus actif de l'Amérique Latine.

On doit d'abord trouver des chaussures à notre taille et c'est pas de la tarte, au bout de dix paires essayées je tombe sur un miracle et trouve enfin la taille parfaite. Dans les sacs qu'ils nous donnent il y a un masque à gaz, une luge, une pioche, des gants, des crampons, un casque, un pantalon et une veste imperméable. La totale et ça pèse! On enfile les chaussures, on prend les sacs et nous voilà tous comme des sardines à l'intérieur du mini van alors qu'il fait encore nuit.

Tristan est à l'arrière avec les deux suisses et je suis entre la New zelandaise bourrée et l'anglais qui me parle français avec son accent trop chou. Je commence petit à petit à réaliser que je suis fatiguée et que ça va sûrement être plus dur que ce que j'imagine. Je fais un pipi nature et on commence doucement l'ascension. On peut, si on veut gagner une heure de marche, prendre un télésiège payant qui nous emmène un peu plus haut. Encore une fois bien naïve, je refuse et me retrouve ni une ni deux à la fin de la file de ceux qui montent à pieds.

Je manquais de sommeil et de force, je commence aussi à comprendre que j'ai un souffle un peu spécial, mon coeur s'emballe vite et je m’essouffle rapidement #teamtaticardie.

La première arrivée en haut du télésiège me décharge une bonne dose d'émotions, comment est ce que je vais arriver à aller jusqu'au bout? Je tremble et bois un petit thé de mon termos magique. On remet les sacs et c'est parti, on marchait pendant deux heures sans pauses, même pas pour boire, j'ai aussi très vite compris qu'il fallait garder un rythme pour avoir une chance de ne pas balancer le sac par terre et redescendre tout en courant comme une malade.

J'ai vraiment souffert, tout le long, j'ai été très silencieuse, et là New zelandaise galerait aussi pas mal. Le guide nous a mit devant et déjà moralement ça allait mieux, Tristan était derrière moi et faisait mine d'aller à mon rythme de façon naturelle. On s'est arrêté un peu avant d’entamer la partie enneigée, il fallait mettre les crampons, je n'avais aucune force alors, comme papa faisait avant l'école, c'est le guide qui m'a attaché mes chaussures.

Franchement, j'avais envie de chialer, on voyait le cratère, le soleil s'était levé et ça avait l'air si loin ! Malgré tout, les paysages étaient somptueux, on montait au dessus des nuages, yann artus Bertrand n'avait rien à nous envier, la Cordillère des Andes à perte de vue dans le ciel et ma pioche dans la glace, un pied après l'autre. J'avais quand même de la veine dans ma douleur.

Le passage de la glace m'a paru durer des siècles, je criais parfois pour monter sur un caillou, je doublais pour pas m'arrêter mais j'avancais vraiment comme une tortue. On a fait une dernière pause où on a pu manger et laisser nos sacs pour la toute dernière montée, quelques cailloux et nous étions au cratère. Le bruit de la terre qui ronronne comme un gros chat est hallucinant, l'odeur du souffre n'était pas la même que celle du Kawa Ijen en Indonésie, parfois une grosse fumée grise jaillissait, nous n'avons pas vu de lave mais il paraît que parfois c'est possible d'en voir.

C'est à ce moment précis que tu te dis que si ça pète, t'es mort, luge ou pas luge !

Ce qui était dingue c'était bien évidemment tout ce qui nous entourait et la grande satisfaction, pour ne pas dire soulagement, d'être arrivé en haut de ce satané Villarrica.

La prochaine étape, c'était de la luge, dans le genre what the fuck. C'était assez impressionnant, des chemins avaient étaient tracés et on ne voyait pas où ça s'arrêtait, on nous explique comment freiner avec les pieds et la pioche et comment ne pas se péter un bras. Le premier chemin est trop dangereux alors nous le passons à pied, le second, j'ai peur je m'assois dans ma pelle, sert ma pioche comme la plus digne des naines et yihou c'est parti. Je m'amuse enfin! Avec les suisses on fait parfois bouchons, ya des grosses gamelles et c'est vraiment drôle ! En plus c'est bien plus facile que de marcher.

Pour la seconde fois en une journée me voilà enfant.

Il faut quand même finir à pied et c'est long, mon orteil tape dans ma chaussure et mes muscles sont en compote, un guide m'aide à descendre avec la Suisse et son batton de marche. On y arrive enfin! J'enlève mes chaussures comme si c'etait une maladie mais garde mon casque par flemme… heureusement car 5 minutes après le guide ouvre la porte du 4x4 de plein fouet sans me voir et je me la prend en pleine gueule, on reste choqué en imaginant les dégâts sans le casque puis on se marre.

On rentre en vip à 4, le guide passe chez lui se changer et on file à l'auberge. Ils font l'ascension tous les jours et ça, ça m'en bouche un coin. A l'arrivée on nous offre une bonne bière bien fraîche. Moi j'avais envie d'un kiné et d'une baignoire mais à la place on s'est embrouillé avec le propriétaire qui voulait nous faire payer une nuit de plus et on a pris des douches tièdes avant de remettre nos monstres à nous sur le dos.

On s'est encore trompé sur l'heure du bus alors on a fait du stop puis Tristan a fait un sprint après le mauvais bus pendant que je gloussais avec une Chilienne. On rentre à Santiago et la fatigue me met des claques, une fois assis dans le bus on se remémore toutes ces aventures et on s'endort dans l'éternel inconfortable semi cama d'Amérique Latine.

 
 
 

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