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Etape 86: Les attentas, le premier jour d'un Trek de colère

  • elo-diem
  • 10 juin 2016
  • 3 min de lecture

Mardi 22 mars 2016

Au réveil les aléas maternelles et les attentats en Belgique me glacent le sang, si je me lance dans un paragraphe là-dessus je risque de devenir très grossière, je vais m'en tenir à ceci: je suis terrorisée par ce que l'humanité est capable de faire et scandalisée lorsque des innocents sont tués. Tout ça mélangé fait que j'étais en colère.

Sans transition.

Nous laissons nos affaires dans des sacs poubelles, donnons notre nourriture en trop aux filles et c'est parti, il nous faut acheter des ponchos de pluie et des casquettes. Une fois chose faite on attrape un taxi à la volée, il n'avait pas vraiment compris au début que nous voulions aller à deux heures d'ici, après négociation du prix, nous sommes en route pour notre première étape: la petite ville de Mollepata.

Le taxi était adorable, j'ai discuté avec lui tout le trajet, il nous a raconté sa vie, sa haine face à la colonisation, sa haine aussi envers les chiliens (Michel et Chemsi c'est pour vous), son travail, sa femme et son enfant. On s'est fait arrêté par la police et comme d'habitude en Amérique Latine on a du payer sans trop savoir pourquoi, ça m'a encore une fois, bien remonté.

Après une longue ascension, nous arrivons au village, on souffle un bon coup et on mange une soupe traditionnelle dans un tout petit truc remplit de vieux monsieurs à chapeaux de cow boy, l'ambiance péruvienne est à son comble.

On se lance, 15 minutes plus tard nous voilà à l'arrière d'un pick up qui nous fait gagner deux bonnes heures de marche. Bah quoi ? Il y a écrit nul part qu'on doit refuser l'aide des gens pendant un trek :D. Le pick-up s'arrête à un croisement et nous sautons avec nos sacs.

Ce sont nos premiers pas, on comprend 20 minutes plus tard qu'il faut peut être enlever la protection au bout des bâtons pour que ça fonctionne mieux. Il fait chaud et chaque coin d'ombre est une bénédiction, on croise un petit chien à notre première pause puis des énormes vaches et taureaux. Le premier que j'ai vu était au milieu du chemin face à moi, noir et me fixait droit dans les yeux, j'ai eu peur, je me répétais “s’il charge, je meurs” en essayant de trouver vite fait un endroit dans lequel je pourrais me jeter si ça arrive. Tristan passe devant et double le taureaux, celui ci ne bouge pas d'un poil. Je passe tout doucement à côté avec le coeur à mille à l'heure. Bon finalement on en a croisé beaucoup et c'est pas méchant mais se retrouver face à un gros taureaux noir en liberté c'est quand même impressionnant.

On demande notre chemin et aussi le temps entre nos destinations au différents cavaliers péruviens que l'on croise, ils nous donnent tous des informations différentes, c’est pas hyper pratique.

La route devient plate et ça fait du bien à mes jambes mais je sens les 10 kilos sur mon dos, Tristan aussi, on pousse des petits cris de douleur lorsqu'on enlève nos sacs à la troisième pause. Il nous faut maintenant marcher sans nous arrêter jusqu'au camping car la nuit tombe très vite et très tôt (18h).

Plus on avançait, plus la luminosité baissait, puis on a finit par ne plus rien y voir et ma frontale rendait l'âme. J'étais exténuée et pas franchement ravis qu'il fasse nuit noire. Nous avons finalement réussi à atteindre le camping de Soraypampa où nous avons monté la tente pour la première fois à l'aveuglette.

On s'est fait des nouilles chinoises et un petit verre de pisco/jus à deux, pour nous récompenser de notre première journée. Ensuite on a massé les parties du corps trop endolories avec le baume du tigre. Après la vaisselle et le brossage de dents on s'enroule dans nos duvets, il est 22h, il faut récupérer.

Bilan jour 1: 1000 mètres de dénivelé positif, 15 km parcourus et dodo à 3800 mètres d’altitude.

 
 
 

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