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Étape 112: quand on a une idée en tête, on l'a pas au cul

  • elo-diem
  • 27 août 2017
  • 3 min de lecture

Samedi 12 août 2017 

Je me réveille sans trop savoir où je suis, les lits étaient durs comme du béton. Il est 4h30. Nous faisons nos sacs et partons à la recherche de notre driver dans le début de jour bleu foncé. On finit par le trouver en train de laver la Jeep, je ne sais pas trop pourquoi vu qu'il nous reste 3h de route mais pas le temps de poser ce genre de questions inutiles. Je passe à l'avant avec lui, il fait une prière puis touche son front puis le volant puis son front et c'est con mais ça me rassure. 

Le brouillard est épais et dense, une fumée épaisse entoure le vert mouillé des montagnes humides. Nous croisons quelques canassons et villages où il n'y a rien. J'ai un peu froid, je couvre ma gorge avec ma veste, je suis contente d'être avec les 2 autres, elles m'apaisent.

On s'arrête encore dans un minuscule bled pour boire les fameux milky tea et attention le lait ici c'est pas du liquide blanchâtre pasteurisé sans goût ni consistance, c'est celui qui sort du pie de la chèvre qui est juste derrière la cabane, le thé est parfaitement aromatisé et sucré à balle pour adoucir tout ce qu'il peut rester de trop sérieux en toi. On se fait quelques photos jetables avec lui, qu'on ne jettera pas d'ailleurs, puis on repart.  Il s'arrête à Paphlu, là où il y a un "aéroport", évidemment aucun hélico ne démarre aujourd'hui, aucune voiture ne veut nous emmener jusqu'à la fin de la route.. On doit donc partir à pied. On mange un sandwich à l'omelette, enfile un café, chargeons nos sacs de 15 kilos, quittons ceux qui nous abandonnent lâchement et déguerpissons d'ici.

Nous croisons rapidement des porteurs sur le chemin, ils inspirent le respect par leur force et leur debrouillardise, je les admire, ils sont humbles, ça les rend séduisants. Ça nous change de nos princesses françaises incapables de faire quoique ce soit de leurs dix doigts (si tu es homme et ne te sens pas concerné par cette phrase, c'est que tu es une exception et que je le sais, tracasse pas). J'ai suivi l'un d'entre eux un moment, un mec de mon âge, en basket avec un énorme panier qu'il portait avec une sangle sur la tête, je l'admirais et marchais silencieusement. Au moment d'une forte pluie il nous a donné des pommes, j'avais envie de l'aider, de lui dire qu'il était fort. Il s'est mit à nous attendre, à nous encourager, à nous indiquer le bon chemin et un moment, je l'ai perdu, il se serait arrêté dans un maison.. J'étais triste de ne pas lui avoir dis merci..

J'ai pas eu le temps de l'être très longtemps car Morgane s'est littéralement pété la gueule au ralenti, face contre terre au niveau d'une rivière, totalement à plat, écrasée par son sac, les bras et jambes en étoile de mer... Elle allait bien, j'en ai chialé pendant 10 minutes.

Nous arrivons à la pause déjeuner à une lodge, on tente les raviolis et les rolls qui nous font oublier à quel point on est trempées, à quel point on a mal au dos. Il a fallut repartir et il était tard, il ne nous restait que du dénivelé positif, j'avais un peu peur de me perdre, que la nuit nous rattrape, je stressait et on découvrait non sans joie, nos premières sangsues. 

On a tout monté, à bout de bras... On est tombée sur un petit village brumeux et désert, une femme nous a accueilli avec son enfant et nous a emmené dans une petite chambre en bois avec une grande fenêtre et une image de montagne accrochée au mur, on était ravies, soulagées.. Nous avons dîné avec eux à la lueur du feu de bois. Bilan: Peut être que ça ne lui a Paphlu  On ne pourra pas dire qu'il y a Paphlu C'est Paphlu tard qu'hier, c'est Paphlu mal. 22 km 651 mètres de dénivelé 4h20 marche. 

 
 
 

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