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Étape 111: Le vent l'emportera

  • elo-diem
  • 27 août 2017
  • 2 min de lecture

Vendredi 11 août 2017

Peu de temps après cet article nous avons quitté la salle d'embarquement d'un pas déterminé, direction le guichet, avec ferme intention de se faire rembourser nos billets. Nous allons rejoindre Lukla en Jeep puis à pied, un mec aux yeux globuleux (qui est à peu près le sosie d'Homer Simpson version indou) nous dit qu'il va nous trouver quelqu'un. Nous attendons encore par terre sur nos sacs, droguées à la détermination, shootées à l'adrénaline. Un mec arrive en Jeep rouge sur le parking, il a une bonne gueule, phonétiquement son nom sonnait comme "zoulecoulecale". On doit retourner à lauberge pour le remboursement des billets d'avion. On se retrouve bloquées dans le trafic gris et pollué de Kathmandu. 

C'est parti.

Je branche mes écouteurs, il n'y a plus qu'à profiter, le cul rebonsissant sur le siège. Tout un spectacle se dresse devant nous, ça grouille de partout: les buffles traversent, les voitures slaloment entre les vaches qui s'allongent doucement au milieu de la chaussée, les regards des népalais se posent sur nos visages avec stupéfaction. Les Népalaises sont d'une beauté foudroyante, leurs teints mat, leurs maquillage noir, leurs dents blanches, leurs longues nattes, leurs piercing en or, leurs vêtements colorés, avec toujours un bout de ventre ou de dos nu, cette majestueusité... Leur modestie, elles baissent la tête alors qu'elles sont des petits diamants de la planète.

On avance, après deux jours de sur-place, ça me dessine d'un trait fin au crayon à papier deux petites ailes dans le dos. On ne fera pas demi tour, je n'ai aucune idée de ce qu'il nous attend mais on ira le plus loin possible. Les rizières apparaissent comme par enchantement, une régularité stricte et disciplinée de feuilles vertes émeraudes se dresse à perte de vue aux pieds des mains dodues des montagnes népalaises. Nous suivons le cours d'eau dans notre capsule rouge, le vent me caresse délicieusement les joues, les lèvres et les paupières. 

Leurs ponts ont cette insolence de paraître solides et d'être dangereux... un peu comme nous trois.

Il ne fait ni beau ni moche. Il fait gris menaçant. Il fait éclair qui peut te tomber sur la gueule. Il fait c'est moi qui décide. Il fait laisses toi faire. Il fait tais-toi et profite.  La nuit tombe et les nuages aussi, je m'étais endormie sur la banquette arrière tel un foetus abandonné. Lorsque j'ai ouvert les yeux on n'y voyait rien à 2 mètres, il faisait froid, il fallait s'arrêter à cause du brouillard. Notre driver nous emmène dans une petite chambre avec 2 lits, c'est parfait. Nous mangeons nos samosas de ce midi, on se douche au robinet d'eau froide, Jordane fait une fausse crise de panique dans son sac de couchage qu'elle estime trop serré puis finit, comme nous toute, par s'endormir. 

 
 
 

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