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Étape 113: Caréca

  • elo-diem
  • 27 août 2017
  • 3 min de lecture

Dimanche 13 août 2017

Ce matin-là, Morgane était un peu tendue, ce qui peut se comprendre vu le poid de nos sacs. Il fallait à tout prix que l'on trouve un porteur, lui donner au moins 5 kilos chacune, sinon il fallait qu'on arrête, c'était impossible. On commence à descendre en silence et c'est mon cri d'adolescente prépubère qui a réveillé tout le monde: j'avais une sangsue énorme sur la main, j'ai couru comme une enfant de 2 ans vers Morgane pour qu'elle vienne à mon secours, Jordane étant totalement paralysée par sa phobie des animaux gluants me regardait tétanisée et impuissante. 

Nous tombons sur un village, un petit Monsieur part avec son sac sur le dos, nous lui expliquons que nous cherchons un porteur pour nos 15 kilos en trop. Il ne parle pas un mot d'anglais mais se désigne volontaire, nous explique le prix qu'il souhaite, je regarde ses pieds, il a des tongues, ça me brise coeur. Je dis aux filles qu'on continue et qu'on en trouvera un autre plus tard.

Il descend avec nous en nous demandant de le prendre... nous acceptons, égoïstement aveuglées par la douleur. Caréca va donc passer les prochains jours à nos côtés. Nous continuons la descente plus légères mais accablées par ce que nous avions fait la veille et le matin même. À la pause déjeuner nous nous faisons avoir avec des nouilles instantanées que nous payons une blinde et qui nourrissent mal. Nous mettons des compeed à nos orteils qui souffrent puis nous repartons. Le dénivelé négatif continue jusque dans la jungle profonde, il y a des bruits d'animaux incroyables, c'est le décor Jumanji. Nous traversons un énorme pont en fer au-dessus du vide, giffle de sensation forte. Maintenant on doit tout remonter. On achète à Caréca des bottes pour ses pieds.

À la fin de la montée Morgane s'énerve et je lui réponds, nos cris resonnent dans la vallée et attirent l'attention des sherpas qui nous observent en silence. C'est l'arrivée, la pression redescend. Nous sommes dans une superbe lodge en bois, la chambre est grande, notre porteur entre dedans et nous regarde en souriant, c'est un moment gênant, nous récupérons nos affaires et lui donnons l'argent que nous lui devons pour ce précieux travail. Malgré tout il reste là et sourit toujours, le fou rire se déclenche, les nerfs flanchent. 

Nous allons prendre la douche toute les trois car l-eau chaude est payante, grand moment de complicité, ah ça les treks ça rapproche, l'intimité n'existe plus, le trio devient une unité indispensable et franchement notre trinité "marche" plutôt bien.

Le repas est incroyable, nous prenons des nouilles, des raviolis et encore des rolls c'est un carnaval de saveur, on ferme les yeux on lève les pouces, on dit merci. Depuis le début tout est végétarien en plus de ça, je n'ai jamais aussi bien mangé à l'étranger, le Népal vient d'achever par K.O le Chili et l'Argentine. On reprend des thés et on discute longuement, sur notre banc tapissé, éclairé par une douce lumière orange.

Nous finissons par dire au revoir à tout le monde et rejoignons la chambre, on se masse le dos à tour de rôle et chassons sérieusement les sangsues qui ont réussi à s'infiltrer vicieusement dans notre chambre, un véritable cauchemar ! Bilan: 

Sang-suré

1200 mètres de dénivelé négatif  600 mètres de dénivelé positif  11 km de route  8h de marche  

 
 
 

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