Étape 115: Restart
- elo-diem
- 27 août 2017
- 3 min de lecture

Mardi 15 août 2017
On s'est laissé jusqu'à 6h aujourd'hui. On est lente ce matin, le moral n'est pas au beau fixe puisqu'il faut encore marcher fort et haut pour atteindre cette putain de ville. En comptant les kilomètres, le dénivelé et le poids de nos sacs ce que nous avons fait ces 4 derniers jours est sur papier plus difficiles que ce qui nous attend pour le camp de base. Neanmoins, il nous faudra affronter un autre démon: l'altitude. Ça à l'air horrible lorsque je le raconte comme ça mais je peux vous assurer que je vis sûrement un des plus beau moment de ma vie, le plus apaisant. Souffrir physiquement empêche catégoriquement de penser, je ne pense à rien, je me lève, mange, m'intéresse au dénivelé, au nombre de kilomètres, enfile mes affaires et marche. Mon corps est roi, je ne dépends de personne, je n'ai besoin de personne, je vais où je veux. Le seul poids que j'ai est celui de mon sac sur le dos.
J'avais mal à l'aisne et j'ai pensé à mon grand père qui s'inquiète pour moi, j'ai mi mes deux bâtons sur une énorme pierre pour me hisser, j'étais toute seule devant, un petit cri de douleur s'est échappé et j'ai senti l'émotion m'envahir.. Je ne lui ai pas laissé le temps, j'ai replanté mes bâtons et je suis montée sur la pierre suivante... Jusqu'à Lukla.
Par miracle un rayon de soleil énorme a réussi à percer les nuages juste au moment où on arrivait à côté de la piste d'atterrissage, la fameuse. C'était magique, je commence à me dire que notre vrai trek est celui qui est derrière nous, disons que le fait de ne pas avoir eu d'avion nous a poussé à découvrir les incroyables profondeurs du Népal et que le camp de base va être un tout autre challenge.
À Lukla tout est fait pour les trekkeurs d'ailleurs.
Nous trouvons une Lodge avec le grand luxe d'une douche privée. Nous nous séparons (non sans mal) de Caréca, notre porteur. Il nous a sauvé la vie.
S'en suit un énergique lessivage de culotte à la main et au savon, que l'on accroche sur le sapin du jardin, un bel arbre de noël. Ensuite nous trions, enlevons du sac tout ce que nous allons laisser là, il est hors de question de continuer avec du poids, ça dégage, on compte, on sous pèse, on fait des sondages.
Nous avons manger à la Lodge, les prix sont doublés ici, fini le thé maison avec le lait du pie de la chèvre du jardin bonjour le sachet de déshydraté que je t'ouvre devant la face. Je demande une assiette de frite, je sais qu'ils ont plein de patates maintenant du coup j'en profite... Une fois mon assiette terminée, les filles m'avouent avoir vu la nana vider le contenu d'un sachet congelé dans la friture. Je me suis fait niquer, on rit, nos repas d'en bas nous manquent déjà. En prime grâce à mes conneries tout le monde pue la friture et Shiva sait que les odeurs en ce moment c'est quelque chose qui nous tient à coeur. J'ai donc vidé la moitié de mon huile essentielle de niaouli sur mes fringres, ma seule coquetterie.
Les filles sont allées en ville pour une mission provision, nous avons besoin de lingettes et de barres céréales.
Demain nous commençons ce pour quoi nous étions venues... Pour quoi on était venues déjà? Ah oui le camp de base de l'Everest.
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