Étape 124: L'avion de Lukla
- elo-diem
- 5 sept. 2017
- 2 min de lecture

5h le réveil sonne, nous faisons nos sacs et descendons attendre la patronne de la Lodge, maquerelle de la ville, c'est elle notre billet d'avion (*c'est normal au Népal*). En bas, le ciel est incroyablement bleu, on ne l'a jamais vu aussi dégagé, nous marchons jusqu'à l'aéroport "le plus dangereux du monde", ouais, on est comme ça nous on fait pas les choses à moitié, c'est tout ou rien!
Je me dis qu'ici il n'y a pas d'attentat et cette pensée me fait sourire "bienvenue au 21ieme siècle". Dans la salle d'embarquement la fenêtre est ouverte, on voit nos sacs posés dehors et le personnel discuter.
En face, il y a la ville et derrière, des montagnes enneigées. Je les regarde comme si on se connaissait bien maintenant, je leur ai grimpé dessus. Je me dis que j'ai énormément de chance parce que l'Himalaya et moi c'est une grande histoire d'amour maintenant: de la sueur et des larmes. De la sueur et des larmes n'est-ce pas le résumé parfait de toutes les histoires d'amour?
On entre dans l'avion qui vient d'atterrir et qui fait le bruit d'un gigantesque moustique enrhumé, c'est comme un jouet playmobil: il y a 10 places. Je regarde le fauteuil en face de moi, m'y accroche, dis aux filles "je vous aime, c'était cool" et gueule "decolle bâtard, decollllleeeee!" Il fonce à toute allure sur la minuscule piste, on va tout droit vers le vide, je plisse les yeux, colle mon dos contre le fauteuil, retiens ma respiration et quand j'ouvre les paupières nous survolons l'Himalaya. Gallagher dans mes oreilles. De minuscules maisons se dressent comme des paquerettes protégées par la chaîne de montagne blanche.
On atterrit à Katmandou au terminal qu'on a tant arpenté. On cherche le bureau de Qatar Airlines pour avoir des informations sur nos vols, on dirait de vieux commissariats du 94 désaffectés, il y a une odeur bureaucratique qui me rappelle la France, celle de l'encre fraîche sur le papier. Nous n'avons plus une thune, plus un muscle, la boucle est bouclée. Nous rentrons dans la ville comme des enfants de l'école.
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